Francis Heaulme est sur le banc des accusés pour le double infanticide de Montigny-les-Metz, 30 ans après les faits.
La première semaine du procès de Francis Heaulme dans l’affaire de Montigny-les-Metz vient de s’achever.
En effet depuis mardi 25 avril, le célèbre tueur en série doit répondre des accusations de meurtre sur deux enfants de 8 ans. Meurtres ayant eu lieu en 1986.
Rappelons que cette affaire est restée célèbre pour avoir été une des plus grandes erreurs judiciaires françaises de tous les temps.
Car le premier condamné pour ce double infanticide était Patrick Dils. Alors âgé de 16 ans, il fut interpellé, jugé puis condamné à la prison à vie.
Mais un élément troublant allait irrémédiablement semer le doute sur la culpabilité de Patrick Dils. Un certain Francis Heaulme allait reconnaitre sa présence sur les lieux des infanticides ! Patrick Dils passa 15 ans de sa vie en prison avant d’être innocenté.
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La première semaine du procès de Francis Heaulme
Mardi 25 avril
Le premier jour du procès voit le président entreprendre un rappel de cette affaire. 30 ans après les faits, ce rappel occupera un bonne partie de la journée. A tel point que Francis Heaulme, plutôt taciturne le reste du temps, s’emporte à un moment :
«Vous racontez ma vie, là. J’ai commis des meurtres, je le reconnais, mais Montigny, c’est pas moi, c’est pas moi!» Francis Heaulme
Mercredi 26 avril
Le deuxième jour est marqué par l’audition de Patrick Dils par visioconférence. L’homme qui a endossé le costume du coupable pendant 15 ans, avoue sa surprise.
« Je sais pas trop quoi vous dire en fait. Je suis même surpris d’être entendu quinze ans après mon acquittement », Patrick Dils.
Mais les avocats de Francis Heaulme savaient eux parfaitement quel discours ils allaient tenir. En effet, ils n’ont pas hésité à déstabiliser l’homme de l’autre coté de l’écran.
« Contrairement à Francis Heaulme, vous avez fait des aveux précis, circonstanciés […] Je m’attendais à l’époque à vous voir clamer votre innocence […] C’est quand même vos aveux qui nous ont emmenés dans cette situation. Est-ce que vous ne devez pas ça aux familles ! » Avocats de Francis Heaulme s’adressant à Patrick Dils.
Dès lors, on devine la stratégie de ceux qui vont défendre Francis Heaulme pendant ce procès. Ils vont insister sur les doutes et les zones floues qui jonchent cette affaire.
D’autant que les scellés de cette affaire ont disparus. Pas de preuves, plus d’analyse ADN possible.
Jeudi 27 avril
La troisième journée du procès voit venir à la barra la famille de l’accusé afin de parler de l’enfance de se dernier. On y apprend que celle ci a été difficile. Un père violent, une mère volage.
La sœur de Francis Heaulme vient témoigner. C’est la personne la plus proche de son frère. Elle lui affiche son soutient à la barre.
« Je serai toujours là pour toi, Francis. On va y arriver. Tu es dans un tunnel noir mais tu vas en sortir » sœur de Francis Heaulme.
Puis vient le père du tueur en série. L’homme n’a pas revu son fils depuis 25 ans. L’audition prend une tournure ubuesque. Il nie les violences, décrit son fils comme sérieux et intelligent. Il jettera même le doute sur la culpabilité de son fils sur les neufs meurtres qui ont fait de lui le tueur en série que l’on connait.
Vendredi 28 avril
Le dernier jour de cette première semaine revient sur les meurtres du « routard du crime ». Le premier intervient 15 jours après le décès de sa mère. Nous sommes en 1984. Francis Heaulme avait 25 ans.
Un autre meurtre, resté irrésolu, interpelle. Celui d’un agriculteur de soixante ans en 1989. L’homme est retrouvé le crane fracassé à coup de pierre, le pantalon baissé. Un crime qui n’est pas sans rappelé le double infanticide. Le lendemain du meurtre de l’agriculteur, Francis Heaulme est aperçu sur les lieux du crime.
Il reste à présent deux semaines de procès. Le verdict est attendu le 18 mai.