Meurtre du parking des italiens : une erreur judiciaire ?

En mars 2012, Sébastien Malinge a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre « du parking des italiens ». Mais des zones d’ombres subsistent….

Le 28 novembre 2010, Michèle Martinez, 66 ans, était retrouvée assassinée de manière effroyable sur le parking des italiens, à Avignon. Son visage avait été frappée à coups de pierres et un tournevis avait été enfoncé dans son crane. Des analyses montrent la présence de l’ADN d’un certain Sébastien Malinge sur les vêtements et les doigts de la victime. Ainsi que les empreintes sur le tournevis qui a servi à achever la vieille dame. Ce dernier est alors arrêté et inculpé dans ce qu’on appellera dès lors le « meurtre du parking des Italiens ».

parking des italiens
parking des italiens
Crédit : Marianne Casamance

Sébastien Malinge a depuis le début nié les faits. Lors de son audition et du premier procès, il fit plusieurs étonnantes révélations qui n’ont pas semblé convaincre les jurés face aux éléments à charge que représentaient les analyses ADN. Il fut condamné à 30 ans de prison le 21 mars 2012.

Plusieurs points sont encore flous dans cette affaire « du parking des italiens ». Ceci a laissé un sentiment d’inachevé aux observateurs lors du premier procès. Sébastien Malinge fit appel de son jugement, ouvrant droit à un nouveau procès initialement prévu en juin 2013 à Nîmes. Mais il fut reporté suite à une demande de supplément d’information.

  • Sébastien Malinge a toujours nié le crime

Dans le premier procès, les certitudes liées à l’ADN ont primé par rapport aux révélations sur les relations entre l’accusé et la fille de la victime. En effet, l’accusé entretenait des relations étroites au moment des faits avec Marianne Di Nicola, la fille Mme Martinez. Ceci sans qu’il sache les liens de parenté qui unissaient les deux femmes. Il le découvrit seulement lors de son ordonnance de mise en accusation.

D’après l’accusé, sa relation avec Mme Di Nicola n’était qu’un plan sexuel. De son côté, entendue à huis clos, Marianne Di Nicola confirma qu’elle avait une relation de quelques mois avec Sébastien Malinge. Pourtant, elle est en désaccord avec ce dernier sur les dates et la durée de la relation.

L’accusé ne nie pas être venu plusieurs fois au domicile de Marianne Di Nicola. Et il reconnait avoir bricolé avec un tournevis pendant un certain temps. Cependant, selon lui, il arrêta d’y venir avant que la mère de Mme Di Nicola ne décida d’habiter chez sa fille. Sébastien Malinge et Michèle Martinez ne se seraient donc jamais rencontrés.

  • Un transfert d’ADN pourrait-il expliquer la présence de celui de l’accusé sur l’arme du crime ?

C’est la raison pour laquelle les avocats de l’accusé, Me Guenoun et Me Billet, épaulés par Me Expert et Me Mestre, envisagent l’hypothèse d’un possible « transfert d’ADN ». Ils ont alors engagé un expert en ADN pour analyser le tournevis avec lequel Sébastien Malinge bricolait. Le but est de savoir s’il y a bien eu transfert d’ADN de cet outil vers le corps de la victime et l’arme du crime. Lors du procès, l’expert s’est montré sceptique.

La famille et les amis de Sébastien Malinge ont créé un blog recensant les « zones floues » dans l’affaire du parking des italiens. Selon eux la fille de la victime, absent au moment du procès, devrait être réentendue. Les avocats de la défense ont également demandé des expertises dans son appartement. Parmi les points flous, on peut citer les suivants.

  1. Le fait que Sébastien Malinge ait invité les policiers à visionner les images de la caméra de surveillance du parking des italiens au moment des faits.
  2. Le silence de la fille de la victime sur sa relation avec l’accusé,
  3. L’itinéraire inhabituel de la victime ce matin-là,
  4. Les doutes sur l’heure officielle de découverte du corps au parking des italiens
  5. L’absence de l’ADN de Sébastien Malinge sur des rochers ayant également servi pour tuer la victime, etc.

Selon Me Guenoun, l’avocat de Sébastien Malinge, « L’enquête policière a été privée d’une partie de l’information qui est capitale ». Il a également affirmé, lors de sa plaidoirie, que la victime « menait une vie très dissolue ». Il évoqua ses rencontres via des sites Internet qui auraient pu lui occasionner une mauvaise rencontre.

Une demande de remise en liberté pour Sébastien Malinge a été refusée en février 2014 alors que son procès en appel est fixé du 8 au 10 décembre 2014 à Nîmes.

10 réflexions au sujet de « Meurtre du parking des italiens : une erreur judiciaire ? »

  1. Demande de remise en liberté pour Sébastien Malinge a été refusée en février 2104
    Vous voyagez dans le temps !?

  2. Quelle histoire navrante pour ce pauvre Sébastien, qui n’est pas né sous le signe de la chance; cela parait évident qu’il a servi de bouc émissaire. Mais comment est possible que la victime porte la veste de Sébastien, celà pue le trucage à plein nez avec le recul. Mon entier soutien au comité de défense. Que JUSTICE soit faite.
    Chantal B

  3. Il est vrai que cette affaire ne semble pas avoir dévoilé tous ses secrets et qu’il apparait fort dommageable que la fille de la victime soit si peu présentée lors du procès. Malgré tout, cette histoire de transfert d’adn n’arrive pas à me convaincre en ce qui concerne celui retrouvé sous les ongles. La veste, le tournevis ça se tient, mais sous les ongles ça parait un peu gros.

  4. C’est clair qu’il reste pas mal de doutes dans cette affaire. Beaucoup d’éléments semblent incohérents pour aboutir à l’inculpation.
    Chose bête, mais j’ose espérer que le domicile et la voiture aient étaient inspecté de fond en couple pour trouver des traces d’ADN ?
    Le rôle et le comportement de Mme Di Nicola sont également particulièrement troublants, étonnant qu’elle ait été si rapidement mise à l’écart sans complément d’investigation.
    Sans parler des problèmes d’emploi du temps et de l’absence d’Alibi ; si comme le dit le psychologue il s’agissait d’un transfert vis à vis de l’abandon de sa mère, il y aurait probablement eu des trances antécédentes concernant ses anciennes relations. Sans compter qu’il ne connaissait visiblement pas la victime.

    Du moins de ce qu’on nous rapporte, le doute est quand même grandement permis.

  5. Bonsoir. je viens de voir le « faites entrer l’accusé » sur l’affaire dont a été accusé Sébastien Malinge.
    Vu les doutes qui planent sur sa culpabilité, ma conclusion est que si ce n’est pas lui le coupable, la seule autre personne qui pourrait l’être c’est la fille de la victime, vu que une des armes du crime (le tournevis) avait l’empreinte de Malinge et si lui n’est pas le meurtrier, c’est que le tournevis est celui avec lequel il a monté le meuble de la fille. Du coup ce n’est pas possible que ce soit une autre personne que la fille qui l’aurait amené sur la scène du crime.
    En plus, c’est trop bizarre qu’elle n’ait pas dit le connaître avant + qu’elle ne soit pas venue au 1er procès + qu’elle ait proposé à sa mère d’aller à un tabac fermé+ qu’elle soit sous tranquillisants avant d’apprendre la mort de sa mère+ qu’elle n’ait pas réussi à dire quelque chose de compréhensible au procès d’appel. On a beaucoup entendu de la personnalité de Sébastien Malinge et rien de celle de Mme Di Nicola: pourquoi elle était si mal? Elle non plus n’a pas d’alibi et était en train de « dormir » pendant le crime….

    1. Bonjour, je viens de voir sur rtl Belgique un reportage sur l’affaire qui a abouti à la condamnation de Sébastien Malinge. Je ne supporte pas l’injustice et cette condamnation me met en colère contre « la mère Justice », les enquêteurs et les magistrats qui ont « décidé » purement et simplement de la culpabilité de cet homme. Je suis bien d’accord avec vous, beaucoup de zones d’ombre subsistent et donc de multiples questions sans réponse de la part des tribunaux. En effet, la fille de la victime, a été complètement négligée, pas interrogée comme il aurait fallu, et son attitude a été extrêmement interpellante, voire suspecte. Bon nombre de témoins habitant dans son voisinage ont dit et répété avoir rencontré Sébastien de nombreuses fois en train de promener le chien (de la fille je suppose). Les vidéos des caméras de surveillance du fameux parking montrent bien l’accusé et son ami occupés à réparer la voiture en panne. Vu le moment où cela s’est passé, Sébastien ne pouvait être l’auteur des faits. Le comble, c’est que les enquêteurs n’en ont pas tenu compte ! En plus, aucune trace d’ADN de Sébastien n’ont été retrouvées sur les pierres utilisées pour tuer la victime ! La piste d’un homme dangereux sorti (ou échappé ?) à l’époque d’un centre psychiatrique, connu pour sa grande violence envers les femmes n’a pas non plus été suivie ! Et on peut imaginer que les pertes de mémoire de la fille sont un stratagème pour éviter d’être confrontée à ses contradictions, etc… Autrement dit, affaire bâclée ! ! C’est révoltant ! Je souhaite au comité de soutien et à Sébastien beaucoup de courage et de persévérance afin d’arriver à leur but.

    1. Je suis en train de regarder en Replay l’émission enquête criminelle… Et depuis ça me tourne en tête.
      J’espère sincèrement que … Il sera mis hors de cause il y a des trucs trop gros . Ils auraient dû analyser plus de chose comme effectivement les cameras de surveillance et analysée la pierre !

      Je croise les doigts

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