Alors que la deuxième semaine du procès de Daniel Legrand fils en tant que mineur dans l’affaire d’Outreau va débuter, quelle analyse peut-on faire de la première semaine ?
Mardi 25 mai a commencé le procès de Daniel Legrand fils en tant que mineur dans l’affaire d’Outreau. Quatre jours se sont déroulés et ont vu défiler à la barre plusieurs personnes clés. Il est temps de procéder à une première analyse.
Daniel Legrand fils fait partie des quatorze adultes initialement condamnés puis acquittés dans l’affaire de pédophilie qui a marqué la justice française au début des années 2000. Les treize autres personnes sont définitivement mis hors de cause. Mais Daniel Legrand fils peut de nouveau être jugé en tant que mineur pour les mêmes faits.
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Ce procès débute quinze ans après le début de l’affaire.
Et c’est bien ces quinze ans qui nous séparent des faits qui sautent aux yeux en première analyse. Beaucoup de personnes qui sont passées à la barre de la cour d’assises pour mineurs de Rennes ont reconnu des difficultés à se souvenir de faits qui se sont déroulés il y a tant d’années . A commencer par l’accusé qui, alors qu’il répond à une question du président, reconnait « c’était il y a 15 ans, je m’en souviens plus. Avec mon lourd traitement, j’ai des pertes de mémoire. »
Les deux frères Delay, principales victimes dans l’affaire d’Outreau ont reconnus également avoir du mal à se souvenir. D’autant plus qu’ils étaient très jeunes au moment des faits. Jonathan dira à propos des accusés du premier procès « si je les ai accusés c’est qu’il y a une raison. Mais je n’ai aucun souvenir ». Alors que Cherif reconnaitra « je voudrais dire devant vous ma difficulté à parler. Par rapport au stress et à des souvenirs qui sont lointains ».
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Qu’a-t-on appris de nouveau lors de la première semaine?
Malheureusement, et c’était à craindre, l’analyse de la première semaine de procès montre que peu de nouveaux éléments sont apparus lors de ce nouveau procès. On notera néanmoins la déclaration de l’assistante familiale de Jonathan. Elle indique que ce dernier ayant entendu le nom de « Legrand » lui demanda « c’est son nom ou c’est parce qu’il est grand? ». Ceci fit dire au président « vous comprenez l’importance de cette déclaration, madame. C’est la 1ere fois qu’on entend cela. »
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Avec les éléments de la première semaine, Daniel Legrand fils peut-il être condamné ?
L’analyse montre qu’à ce stade, il y a peu de raison pour inverser le verdict qui avait été celui de la cour d’appel de Paris; Celui-ci innocentant Daniel Legrand fils en tant que majeur. Jonathan, parlant de Daniel Legrand fils, a indiqué « Il était là ». Cherif a expliqué avoir vu Daniel Legrand dans des flashes comme son agresseur. Mais les souvenirs sont vagues et il est peu probable que cela constitue des éléments suffisant pour condamner l’accusé.
La venue à la barre des parents, Myriam Badaoui et Thierry Delay (par visioconférence) en deuxième semaine est donc très attendue. Ils pourront peut-être apporter des éléments clés qui ont manqué au moment de faire l’analyse de la première semaine du procès de Daniel Legrand fils en tant que mineur dans l’affaire d’Outreau.