Malaise, controverse, polémique, … Ce sont les mots qui sont revenus les plus souvent sous la plume des journalistes pour qualifier le documentaire Outreau, l’autre vérité sorti en salle le 6 mars dernier. Revue de presse autour du documentaire.
Il y a tout d’abord les journalistes septiques. A l’instar de Camille Polloni de Rue89 qui juge que le documentaire Outreau, l’autre vérité « jette le doute sans preuves« . Pour elle, il a été procédé à « des témoignages orientés« . 20minutes.fr « aurait aimé que son argumentation soit plus solide quand il remet en doute l’innocence d’anciens prévenus qui ont déjà beaucoup souffert« .
Arrivent ensuite les journalistes ouvertement critiques comme Emmanuelle Réju de la-croix.com Il qui voit dans Outreau, l’autre vérité un documentaire dans lequel « le réalisateur n’apporte aucun fait nouveau« . Il ajoute que « à la place nous est servie la thèse d’un improbable complot politique« . Tout comme Stéphane Durand-Souffland du Figaro, qui annonce d’emblée la couleur en commençant son article par « Partant du postulat erroné que les enfants victimes de cette affaire de pédophilie n’ont pas été entendus, Serge Garde se lance dans une démonstration éminemment contestable »
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Des avis partagés sur Outreau, l’autre vérité
Parmi ceux qui trouvent des qualités au documentaire Outreau, l’autre vérité, on notera l’avis de Thibaut Solano de La Montagne. « Pour autant, on aurait tort de rejeter en bloc ce documentaire« . Car « il met en évidence plusieurs aspects de l’affaire méconnus car peu (voire pas) relayés par les médias à l’époque« .
Également Claire Steilen du télégramme.com qui conclu son article en notant que « ce nouveau documentaire atteint son but en réhabilitant la parole des enfants. Mais il pose aussi bien des questions. Notamment sur la connivence entre la presse et la défense, pas forcément au service de la vérité. »
On peut également se poser des questions sur le crédit à donner à certains commentaires. Me Eric Dupond-Moretti a qualifié le documentaire Outreau, l’autre vérité de « poisseux, « visqueux » et « malhonnête ». A noter qu’il est l’avocat d’une des treize personnes acquittées.
Devant ces attaques, Serge Garde, le réalisateur s’attache à rappeler que son documentaire « Outreau, l’autre vérité part de la parole des grands oubliés de cette affaire. Personne ou quasiment ne sait qu’il y a eu douze enfants reconnus victimes par la justice. Cette même justice qui a acquitté treize des accusés. Ces enfants, on les a complètement oubliés ».
Quant à Bernard de la Villardière, il indique que « Ce n’est pas une contre enquête. Je ne remets pas en question le verdict et l’acquittement« .