Christian Iacono innocenté lors de son procès en révision

A l’issu de son procès en révision, Christian Iacono a été acquitté des charges de viols sur son petit-fils.

« C’est un grand moment d’émotion, après quinze ans de calvaire« . Tels ont été les mots de Christian Iacono s’adressant aux journalistes à la sortie du tribunal de la cour d’assises du Rhône ce 25 mars 2015.

Peu avant, les jurés avaient conclu après trois heures de délibérés à l’innocence de Christian Iacono. Rappelons qu’il était accusé de viol sur la personne de son propre petit-fils Gabriel. Les jurés n’ont donc pas été convaincu de la culpabilité de l’accusé. Contrairement à l’avocat général qui a fait part de son « intime conviction ». Ce dernier a précisé que «Gabriel a bien été victime d’abus sexuels. L’auteur en est son grand-père Christian Iacono, c’est la seule explication rationnelle».

  • L’avocat général demeure convaincu de la culpabilité de Christian Iacono

christian iaconoCe procès est le dernier événement d’une longue série qui a commencé au début des années 2000. Gabriel Iacono accuse alors son grand-père de l’avoir violé à plusieurs reprises entre 1996 et 1998. Il est condamné en première instance en 2009. Puis en appel en 2011 à neuf en de prison. Christian Iacono a effectué 16 mois de prison avant d’être remis en liberté suite aux rétractions de son petit-fils qui avait maintenu ses accusations pendant plus de dix ans.

L’annulation de sa condamnation pour viol a eu lieu le 18 février 2014. Ceci a conduit automatiquement à un troisième procès, cette fois en révision. Ce procès qui avait débuté le 16 mars vient donc de connaitre son épilogue avec la relâche de Christian Iacono.

A la sortie du tribunal, Christian et Gabriel se sont embrassés. Interrogé sur son avenir, le néo acquitté a ensuite déclaré « Je viens de faire 80 ans, je ne vais pas faire de grand projet d’avenir. Je ne sais pas, je vais réfléchir… Je vais employer les années qui me restent à les utiliser. Et je vais essayer de réparer un petit peu, dans la mesure du possible, les plaies et les cicatrices que cette affaire a laissées dans la famille »

Le Procès en révision de Christian Iacono

Le procès en révision de Christian Iacono a débuté cette semaine

Lundi 16 mars a vu le premier jour du procès en révision de Christian Iacono dans l’affaire du viol sur son petit-fils, qui a conduit Christian Iacono par deux fois à la prison avant que se condamnation ne soit annulée en 2014.

Suite aux accusations de viols portées par le petit-fils de Christian Iacono à l’encontre de son grand-père, ce dernier fut condamné à neuf ans de prison en 2011 en appel. Ceci après une première condamnation en 2009 pour les mêmes faits. Quelque temps après, le petit-fils de Christian Iacono, Gabriel, se rétractait des accusations qui ont conduit sont grand-père en Prison. Christian Iacono est remis en liberté en 2012, après avoir effectué 16 mois de prison. Sa condamnation est annulé le 18 février 2014.

  • Ce procès en révision, fait rare dans l’histoire de la justice française, doit se tenir jusqu’au 23 mars

christian iaconoCette première semaine a été marqué par le passage à la barre de Gabriel. Le petit-fils de Christian Iacono est à présent âgé de 24 ans alors qu’il en avait 8 ans au moment où il accusait son grand père de viols. Visiblement très ému, Gabriel a commencé par annoncer « Je me présente à vous pour innocenter mon grand-père. Il est absolument innocent ».

Des phrases difficiles à dire ont jalonné son intervention à la barre. « C’est pas facile de dire qu’on est un menteur devant une cour d’assises ». Puis il ajoute « Aujourd’hui, c’est très dur de venir à la barre et de l’avouer ».

L’enfant qu’était Gabriel avait convaincu tous les experts qui l’avait examiné dans les années 2000, ceux-ci notant dans son comportement des signes post traumatiques significatifs. Ses rétractations ont pourtant semé le doute chez les experts psychiatriques. Y compris parmi ceux missionnés après les rétractations.

En 2014, devant la cour de révision, Gabriel Iacono avait demandé pardon à son grand-père. Le procès en révision se continue jusqu’au lundi 23 mars 2015.

Annulation de la condamnation de Christian Iacono

La cour de révision a décidé d’annuler la condamnation de Christian Iacono pour viol après les rétractations de son accusateur

En 2000, Christian Iacono, alors maire de Vence, une commune des Alpes-Maritimes située près de Nice, était accusé de viol sur son petit-fils Gabriel pendant la période 1996 et 1998. Au moment des faits, Gabriel avait entre cinq et huit ans et ses parents étaient en conflit avec son grand-père. Suite à cette accusation, Christian Iacono, radiologue retraité, était placé en détention préventive de 3 mois.

Commençait alors une bataille juridique qui allait durer une dizaine d’années. D’un côté, Christian Iacono a déclaré qu’il se battrait jusqu’au bout pour prouver qu’il est « la victime d’une machination en règle ». De l’autre côté, son petit-fils Gabriel, avec quelques autres personnes, dont ses parents, mettaient tout en œuvre pour le faire condamner.

  • Le petit-fils de Christian Iacono, qui l’avait accusé de viols, se rétracte !

Christian Iacono en 2014
Christian Iacono en 2014

En février 2011, Christian Iacono a été condamné définitivement à 9 ans de prison. Quelques semaines plus tard, son petit-fils Gabriel, alors âgé de 20 ans, l’innocente ! Il déclare avoir menti depuis la première accusation de son grand-père pour attirer l’attention sur lui et afin de réunir ses parents divorcés.

Il a également précisé que son mensonge a été confirmé par divers médecins. Néanmoins, en novembre 2011, Christian Iacono était renvoyé en prison. En avril 2012, soit 16 mois plus tard, il a bénéficié d’une remise en liberté grâce aux rétractations de Gabriel. Il était toutefois soumis à un contrôle judiciaire strict.

Le 18 février 2014, la cour de révision a finalement décidé d’annuler la condamnation de Christian Iacono. Il devra être rejugé pour cette affaire de viol. C’est un fait rare dans la juridiction française. Sur environ 150 condamnés qui saisissent la cour de révision chaque année, quelques personnes seulement bénéficient de l’annulation de sa condamnation. En 20 ans, seuls 45 condamnés parmi 3000, soit 1,5% des demandes. Marc Machin, Loïc Sécher ou Patrick Dils sont parmi les cas célèbres.

Cet épisode de la vie de Christian Iacono a perturbé sa vie, tant sur le plan personnel que sur le plan politique. Il a été par exemple battu aux élections municipales de 2001 à cause de sa mauvaise réputation. S’il a été réélu maire de la mairie de Vence et à la tête de la communauté urbaine de Nice en 2008, il a été forcé de démissionner.

Il a déclaré qu’il « ne peut pas condamner un enfant de 10 ans qui avec un mensonge a fait de 14 ans de sa vie un vrai calvaire ».

5 mois de prison à cause d’un homonyme

Suite à une confusion avec un homonyme, Mohamed Camara vient d’être indemnisé à hauteur de 45 000 euros pour avoir passé 5 mois en prison.

Le calvaire de cet homme qui avait un homonyme commence  en 2001. Il est arrêté lors d’un contrôle de Police dans le train Paris Bruxelles. Les policiers qui l’interpellent lui signifient alors qu’un mandat d’arrêt international a été délivré contre un certain Mohamed Camara, né en 1973 à Conakry  (Guinée).

Justement, l’homme arrêté dans le train correspond : Même prénom, même nom, même année de naissance et même lieu de naissance que l’homme mondialement recherché ! Ce dernier a été condamné à 20 ans de prison par contumace pour viol.

  • Les victimes des viols l’innocentent car elles ne le reconnaissent pas

homonyme en prison
Prison Saint Gilles
Crédit : M0tty

L’homme du train nie farouchement être l’auteur desdits viols. Mais il passe 3 mois en prison en Belgique avant d’être extradé vers la France. Là il passe encore 2 mois en réclusion à la prison de la Santé à Paris.

Il est finalement relâché le 31 décembre 2001 car les victimes des viols ne reconnaissaient pas en l’homme incarcéré l’auteur des faits. Il vient de passer 5 mois en prison à cause d’une incroyable coïncidence entre lui et son homonyme. L’homonyme étant le véritable auteur des viols.

Mohamed Camara, l’innocent, réclamait 180 000 euros de dommages et intérêts pour ces long mois de prison à la place de son homonyme. Lors de son incarcération, il a du faire face au sort peu enviable réservé aux violeurs. L’état proposait de son coté 12 000 euros reconnaissant le préjudice subi. Même si officiellement les indemnisation sont prévues pour les personnes jugées coupables puis innocentées. Ceci n’était pas le cas de notre homme.

La cour d’appel de Paris vient de lui accorder 45 000 euros de dommages et intérêts. Ils sont répartis en 30 000 euros de préjudice moral et 15 000 euros de préjudice économique. Son avocat n’exclut pas de faire appel de cette décision. Il regrette le fait que la Justice française reconnait très peu ses erreurs. Et lors des rares cas où cela arrive, ces erreurs sont très mal indemnisées.

Daniel Legrand fils rejugé dans l’affaire d’outreau

aisDaniel Legrand fils, l’un des acquitté d’Outreau en 2005, a été renvoyé devant les assises par le parquet général de Douai.

Daniel Legrand fils fait partie de ceux qui ont vécu la tragédie de l’affaire d’Outreau. Initialement condamné, il fit 2 ans et demi de prison avant d’être innocenté. Ceci comme 13 autres personnes dans ce dramatique épisode de la justice française. Il eu même droit aux excuses de l’état pour ce qui fut reconnu officiellement comme une erreur judiciaire.

Cependant, Daniel Legrand fils, aujourd’hui âgé de 31 ans, avait 19 ans au moment lorsque que les policiers l’ont interpellé dans ce qui allait devenir l’affaire D’outreau. Il fut jugé, condamné puis finalement acquitté en tant de personne majeure. Or, les faits s’étalant sur 3 ans, son acquittement ne couvre que la dernière année des faits qui lui ont été reprochés. Soit de juillet 1999 à mai 2000. Il était alors techniquement possible de le juger pour les faits datant d’avant juillet 1999 lorsqu’il était encore mineur.

  • Une « situation insensée » pour l’avocat de Daniel Legrand Fils

Daniel Legrand fils en 2004
Daniel Legrand fils en 2004

Étant donné l’issue de l’affaire d’Outreau et l’acquittement dont avait bénéficié Daniel Legrand fils, personne n’avait souhaité le poursuivre pour les mêmes faits dans la période précédent ses 18 ans. La prescription allait même arriver en Octobre 2013. A cette date, il n’aurait plus été possible que Daniel Legrand fils soit inquiété.

Une association spécialisée dans la protection des enfants contre les abus sexuels dénommée « innocence en danger » a justement fait les démarches nécessaires afin de voir un jugement avoir lieu à l’encontre de Daniel Legrand fils. Cette association prend le relai de Chérif Delay, l’un des quatre enfants victimes dans l’affaire d’Outreau. Celui-ci s’est toujours opposé au dernier verdict de 2005 dans lequel 4 personnes furent condamnées et 13 acquittées. Dans son auto-biographie datée de 2011, il affirme ainsi voir été violé par 9 adultes.

Pour cette association, ce jugement doit avoir lieu pour que justice soit faite. Ceci même si le verdict doit être un acquittement. Les avocats des acquittés d’Outreau et celui de Daniel Legrand fils en premier lieu sont, quant à eux, indignés. « Il a été déclaré non coupable des accusations de viols quand il était majeur, et il faudrait le juger pour les mêmes faits, sur les mêmes victimes, quand il était mineur ? C’est insensé ! »